Incendies dans le Maine-et-Loire, réagissons !

, par  UCL49

Depuis le 8 août 2022, le département du Maine-et-Loire n’est pas épargné par les incendies géants qui ravagent les forêts de nombreuses régions du pays et du monde.

Difficile de passer à côté ces derniers jours. Un ciel couleur cendre et une odeur de fumée que nous pouvions sentir en de nombreux points du département, et même à Nantes. Ce lundi 8 août a démarré le feu le plus important, au nord de Baugé-en-Anjou, qui a brûlé plus de 1400 hectares et a nécessité l’évacuation de quelques 80 personnes de leurs habitations. Se sont ensuite ajoutés celui de Beaulieu-sur-Layon, qui a brûlé 150 hectares, et encore d’autres à Ingrandes et dans le Segréen qui ont eux aussi brûlé des dizaines d’hectares.

Plus de 500 pompiers et pompières professionnel·les ou volontaires ont été déployé·es en Anjou. Bien souvent ils et elles ont pu compter sur la mobilisation et la solidarité des habitants et habitantes des alentours, comme celles de nombreuses agricultrices et agriculteurs pour acheminer de l’eau, celles des travailleurs et travailleuses du secteur forestier ou de la construction pour défricher des accès, ou encore à travers de nombreux dons de nourriture, de produits de première nécessité, de matelas pour dormir…

De nombreux politiciens se sont empressés de féliciter les pompiers. Pourtant, pendant que les classes travailleuses subissent de plein fouet les conséquences des incendies et luttent en première ligne contre eux, ce sont bien ces politiciens et la classe capitaliste dont ils défendent les intérêts qui sont doublement responsables du réchauffement climatique qui favorise les incendies et du manque de moyens dont disposent les pompiers et pompières pour remplir au mieux leurs missions.

Il faut des moyens pour lutter contre les incendies !

Depuis des années, les sapeuses et sapeurs-pompiers et leurs syndicats alertent sur les manques de moyens et de personnels auxquels ils font face dans les SDIS (Services départementaux d’incendie et de secours). À titre d’exemple, en quinze ans, le nombre de camions spécialisés pour les feux de forêts a diminué d’un millier. Le nombre d’avions disponibles est lui aussi extrêmement réduit, avec seulement 12 Canadairs, et une flotte globalement vieillissante qui peut vite se retrouver en partie immobilisée au sol en maintenance. Il faut ajouter à cela un manque très important de personnel, des conditions de travail difficiles et des salaires insuffisants pour ceux et celles qui restent. On se souvient notamment du suicide de la jeune sapeuse-pompier en formation de 23 ans, Lauriane Amaglio, aux portes de son lieu de travail à Feneu, et dont la responsabilité du SDIS 49 a fini par être reconnue par la justice grâce à la lutte de ses collègues.

On peut aussi rajouter les manques de moyens donnés à l’ONF (Office national des forêts) qui s’occupe de l’entretien des forêts et donc notamment de diminuer les risques de propagation rapide des feux qui s’y déclarent. Le gouvernement a pourtant programmé la suppression de près de 500 postes d’ici 2026.

L’État remplit bien là son rôle de défenseur des intérêts capitalistes et préfère continuer de distribuer l’argent public aux grandes entreprises et à leurs actionnaires (notamment ceux de l’armement en ce moment) plutôt que d’en mettre dans les services utiles voire vitaux pour la population et pour l’environnement comme le sont les SDIS et l’ONF. Seules nos luttes et le rapport de force peuvent permettre d’imposer les services publics dont nous avons besoin, avec des moyens à la hauteur des enjeux.

Il faut arrêter le capitalisme qui continue de détruire le climat et de semer le chaos !

Malheureusement, les premiers effets du réchauffement climatique sont déjà là, ils sont bien plus importants que ce qui était prévu par les scientifiques et d’autres viendront inévitablement s’y ajouter. On peut notamment déjà penser aux risques de pénuries d’eau prochaines causées par l’asséchement de la Loire notamment dans le Maine-et-Loire. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de nous adapter à ces effets et, on le voit avec le cas des incendies, le capitalisme en est incapable. La raison est toujours la même : l’objectif de ce système économique est de permettre à ceux qui détiennent les capitaux de faire le maximum de profits, sans avoir à se soucier des conséquences sur la société, sur les populations et sur l’environnement.

Mais il ne suffit pas d’agir que sur les effets déjà là, il faut aussi enrayer au plus vite le phénomène de réchauffement climatique si nous voulons que notre espèce puisse continuer à vivre sur notre planète. Là aussi le capitalisme en est incapable. Bien que certaines et certains écologistes espèrent rendre ce système plus responsable et viable en le réformant, il ne peut en réalité que nous mener droit dans le mur. Pour éviter ses crises et pour ne pas qu’il s’effondre, il faut que les capitalistes maintiennent leurs taux de profits, il faut de la croissance. Et donc il faut produire toujours plus, piller toujours plus de ressources naturelles et polluer toujours davantage, se concentrer sur la recherche de profits plutôt que sur la recherche de réponses aux besoins du plus grand nombre et de la préservation de l’environnement qui nous est indispensable pour vivre. Il devient de plus en plus urgent, vital même, de sortir de cette spirale mortifère. À nous d’agir collectivement pour sauver ce qui peut encore l’être.

L’Union communiste libertaire 49

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