hé 2021 ! Tu crains !

, par  UCL49

Alors que l’année 2021 commence sur les chapeaux de roue pour l’Étincelle, où la désinformation et les petites phrases se multiplient, nous avons tenu à prendre le temps d’exposer les faits et de donner notre point de vue sur la situation. Espérons que ces quelques lignes permettront à celles et ceux qui le souhaitent d’approcher un peu plus de la vérité. Pour les autres, nous ne pouvons malheureusement plus grand-chose. Ce texte se veut notamment une réponse auxarticles de presse parus suite au conseil municipal du 25 janvier dernier.

  • Pourquoi sommes-nous dans des locaux de la mairie ?

Avant de déménager en 2017, l’Étincelle était installée historiquement rue Maillé. Ça tout le monde le sait. Ce que tout le monde sait aussi c’est que la mairie a acquis le bâtiment dans le cadre d’un projet de « réaménagement du quartier ». À la place on devait voir pousser une gentille petite école. Ce projet a très vite disparu pour laisser la place à un splendide projet immobilier… Bref, la gentrification n’est pas le projet qui nous préoccupe aujourd’hui (enfin pas que).

Avant le déménagement, la mairie a donc proposé à l’Étincelle comme il était de coutume à l’époque, de la reloger dans des bâtiments lui appartenant. Il va sans dire que cette proposition a fait l’objet de moultes discussions au sein de nos collectifs. Mais le fait de disposer d’un local nous permettant, pendant un temps, de poser nos valises et de pouvoir réfléchir à l’avenir l’a emporté sur le reste. Nous n’avons jamais été dupes de ce relogement de la mairie. Même si nos interlocuteurs et interlocutrices de la mairie nous faisait miroiter la possibilité de pouvoir occuper ses locaux pendant plusieurs années, nous savions toutes et tous qu’à la première occasion la mairie allait tout faire pour nous mettre à la porte.

Le fait est que les relations avec la mairie, depuis notre arrivée boulevard du Doyenné n’ont jamais été simples. Mais les derniers mois nous ont montré la volonté des institutions municipales de contribuer au pourrissement de celles ci. L’attaque des néonazis le 11 janvier dernier a signé le paroxysme de ce « foutage de gueule » municipal.

Après 10 jours de silence, lors du conseil municipal du 25 janvier dernier, le maire Christophe Béchu a daigné s’exprimer au sujet des attaques de l’extrême droite sur notre local associatif (nous considérons le tweet laconique de la ville d’Angers sur un sujet aussi important qu’un saccage aux symboles nazis, comme une erreur de communication, ou alors est-ce à mettre sur le dos de la cyberattaque qu’a connue la ville  ?). Pour rappel, si la revendication de l’attaque du lieu n’était pas encore connue au moment où nous avons informé la mairie, propriétaire des locaux, nous ne lui avons pas caché la présence de signes fascistes et nazis tagués sur le lieu à plusieurs reprises ces dernières semaines. Cela n’a pas semblé être un détail important à ce moment. Aucune constatation n’a été faite par les services municipaux. Comme toute dégradation habituelle, il nous a simplement été demandé de faire un « mairie 5/5 » afin de faire réparer les fenêtres…

  • Non, nous ne sommes pas le miroir de l’extrême droite

La mairie d’Angers nous renvoie dos à dos avec les fascistes et les néonazis. Cela ne nous étonne pas et une fois encore, l’argument « les extrêmes se rejoignent » est brandi pour amoindrir les faits. L’assimilation d’un lieu militant pour l’émancipation à un groupe nationaliste faisant des saluts nazis est plus que violente, pour nous, mais aussi pour toute personne sachant vraiment de quoi l’Histoire est faite.

Dans le même temps Christophe Béchu se félicite que l’extrême-droite fasse des scores aussi faibles lors des élections. Mais comment s’en étonner lorsque l’on sait qu’une partie des idées d’extrême droite sont déjà au pouvoir  ? Pas besoin d’une extrême-droite homophobe et sexiste quand on dispose dans son conseil municipal d’élu·es qui refusent de célébrer des mariages entre personnes de même sexe, ou quand on fait retirer une campagne de prévention où l’on voit deux hommes s’embrasser. Pas besoin d’une extrême droite anti-immigration quand on fait la chasse aux réquisitions permettant de loger des personnes à la rue quelle que soit leur situation administrative. Pas besoin d’une extrême droite sécuritaire quand on installe des caméras de surveillance à tous les coins de rue, qu’on arme et qu’on augmente les pouvoirs de la Police municipale.
Mais nous allons trop vite en besogne, nous sommes « une association politique » comme le dit le maire d’Angers. Fait-il de la politique, lui qui court sans succès depuis des années derrière un poste ministériel  ? Non lui, il administre notre ville comme un leader de start-up. Il tente par tous les moyens de donner à Angers l’image d’une ville bien sous tout rapport. Une ville où il fait bon vivre quand on a les moyens de gagner décemment sa vie.

  • Notre combat ne s’arrêtera pas

Enfin, vous apprendrez par cette dernière déclaration de Christophe Béchu, qu’une nouvelle fois, l’Étincelle est sur la sellette. La mairie nous a fait part d’un courrier en juillet 2020 nous demandant de quitter les lieux en juillet 2021. Nous sommes « invité·es » à nous reloger nous-mêmes. En toute transparence, suite à ce courrier, de nombreuses prises de contact ont été lancées afin d’obtenir des explications auprès du service concerné. Nous n’avons à ce jour obtenu aucune réponse (7 mois de silence), et découvrons dans la presse que ce départ forcé est bel et bien confirmé. Il est grand temps de réagir face à la politique plus que délétère de la mairie vis-à-vis du milieu associatif angevin.

Pour rappel, depuis plusieurs mois, l’Association des Jeunes de la Roseraie subit la même pression de la part de la Ville. Pour avoir la paix, peut-être faut-il clairement afficher des idées d’extrême-droite à l’image de l’Alvarium, qui s’il n’est pas locataire de la Mairie, bénéficie d’une tranquillité plus que questionnante. La liste des derniers événements affiche clairement la complaisance de la mairie avec l’extrême droite : absence totale de réaction suite à l’attaque néonazie de notre lieu, expulsion de la Grande Ourse, tentative d’expulsion de l’Étincelle, annonce sur la récupération de notre local par la Ville. Belle image pour une soi-disant douceur angevine.

Merci encore à tous les soutiens exprimés envers l’Étincelle. Ce sont parfois les plus discrets les plus sincères. Certain·es élu·es ont vite oublié leur attitude vis-à-vis de l’Étincelle et lieux réquisitionnés quand ils et elles avaient l’occasion de les soutenir publiquement (oui parce qu’au passage, tous les beaux messages de soutien de l’opposition sont très vite parvenus jusqu’à la presse, mais nous les attendons toujours dans notre boîte aux lettres…). La mairie d’Angers peut bien nous expulser de notre local et ainsi accomplir l’un des vœux les plus chers de l’extrême-droite locale. Nous, militantes et militants de l’Étincelle et d’ailleurs ne disparaîtrons pas. Les idéaux que l’Étincelle a porté depuis 1997 ne disparaîtront pas. Pour la liberté, pour l’égalité, pour l’émancipation, nous continuerons à nous battre avec acharnement tant qu’il le faudra.

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