Santé : Vaccin, à qui la faute ?

, par  UCL49

À peine après avoir annoncé avoir des vaccins efficaces en novembre, les entreprises pharmaceutiques ont fait monter les enchères en mettant en concurrence les pays. Ces vaccins n’étaient même pas encore validés scientifiquement, que déjà il fallait commander des doses sans garantie sur le moment de leur livraison, et sans la moindre transparence sur les négociations…

Les scientifiques estiment que le variant anglais, 50% plus contagieux, va devenir dominant courant mars en France et qu’une campagne de vaccination réussie à cette date pourrait réduire de moitié le pic des hospitalisations, donc épargner des milliers de personnes.

L’objectif affiché par le gouvernement est de vacciner 6,4 millions de personne avec deux doses d’ici la fin mars. Au rythme de 500.000 doses de vaccins fournies chaque semaine par Pfizer, il est évident que ça ne suffira pas. On pourrait donc discuter de l’incapacité des Agences régionales de santé à organiser la campagne ou du recours à 4 cabinets de conseil privés pour organiser celle-ci, mais le principal souci aujourd’hui c’est la pénurie de vaccins.

Ainsi, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a décidé de réduire drastiquement la vaccination des soignant.es pour rediriger les stocks vers les plus de 75 ans. Dans les pays les plus pauvres, la situation est encore plus dramatique puisque quasiment aucun vaccin n’a été fourni. De nouveau, nous devons faire des choix qu’on ne devrait pas avoir à faire. Comment faire pour inverser cette tendance ?

Sanofi, la machine à profit

Après avoir touché plusieurs milliards d’euros d’aides publiques en dix ans, après avoir versé 4 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires pour 2020, Sanofi a annoncé 1000 suppressions d’emplois en France, dont 400 en recherche et développement, qui s’ajoutent aux milliers de postes supprimés en dix ans.

Pour Sanofi, la recherche et le développement ne sont pas assez rentables, tout comme la production de médicaments peu fréquents. Ils ferment donc leurs labos de recherche et délocalisent la production en Inde ou en Chine, en se concentrant sur les médicaments les plus rentables. Conséquence : les ruptures de médicaments ont été multipliées par vingt en dix ans, et Sanofi est incapable de promettre un vaccin avant fin 2021.

C’est la même logique dans la plupart des grands groupes qui profitent de la crise du Covid pour liquider leur recherche industrielle : IBM, Danone, General Electrics, Nokia…

Pour contrer la pénurie, socialisons l’industrie pharmaceutique

Ce scandale autour des vaccins illustre parfaitement la nature inhumaine du système capitaliste. Pour en finir avec cette logique de profit, dont les conséquences sont lourdes pour notre santé, l’Union communiste libertaire revendique la socialisation des industries pharmaceutiques. La nationalisation est en effet insuffisante pour sortir complètement cette industrie de la loi du marché, et a été utilisée à plusieurs reprises par le passé pour renflouer des entreprises, avant de les reprivatiser.

Pour aller vers cette socialisation, il faut dès maintenant que les vaccins deviennent des biens communs de l’humanité. Il faut en finir avec le secret des affaires : la transparence doit être complète sur les négociations, les prix, les résultats scientifiques, les brevets doivent être mis à disposition.

Enfin, les lignes de production doivent tout de suite être réquisitionnées pour produire les vaccins. En France, c’est possible via la loi d’urgence sanitaire : le gouvernement se refuse à le faire uniquement pour préserver les profits de Sanofi et de son hypothétique vaccin.

Dès aujourd’hui autogérons notre santé avant d’autogérer demain l’ensemble de nos existences.